• Malgré un début de carrière difficile, le prestigieux "Mirage III" est devenu le symbole du combat aérien moderne.

    Conçu à partir de 1952 pour répondre à un programme de l'OTAN pour un intercepteur léger, Dassault propose le "Mirage I", propulsé par 2 turboréacteurs anglais Viper qui doivent être assistés par un moteur-fusée d'appoint. Le MD-550 vole ainsi pour la première fois le 25 juin 1955, et atteint Mach 1,30 en vol horizontal. Mais les essais sont peu concluants. Après avoir équipé le "Mirage II" de 2 turboréacteurs Turboméca Gabizo sans grosse différence de performance, Dassault en arrive au "Mirage III", cette fois doté de l'Atar (Atelier de Techniques Aéronautiques de Rickenbach) 101G de 4000 kgp. Ce réacteur est issu d’une équipe dont fait notamment partie l’ingénieur allemand Hermann Oestrich, membre du département de recherches de BMW pendant la seconde guerre mondiale. Le prototype du "Mirage III" vole le 17 novembre 1956 aux mains de jean Glavany et prouve les avantages de la voilure delta qui engendre une très faible traînée en vol supersonique. Il enregistre la vitesse de Mach 1,8 avec l'aide d'un moteur-fusée. Le "Mirage IIIA" d'une présérie de 10 exemplaires possède des ailes plus grandes, mais plus minces, et un fuselage différent qui peut accueillir le nouveau turboréacteur Atar 9 de 6000 kgp. Il réalise son premier vol le 12 mai 1958, et devient le premier avion d'Europe Occidentale franchir Mach 2 en palier sous contrôle officiel le 24 octobre 1958, toujours piloté par Roland Glavany, en battant le "Lightning" anglais de 2 mois. Le troisième "Mirage IIIA" établit en 1959 un record du monde de vitesse en circuit fermé sur 100 km à 1771 km/h de moyenne.

    L'Armée de l'Air commande 100 exemplaires d'un intercepteur légèrement amélioré appelé "Mirage IIIC" et équipé soit de canons, soit d'un moteur-fusée auxiliaire SEP 844 capable d'améliorer le taux de montée ainsi que les performances de combat à des altitudes allant jusqu'à 25000 m. Le "IIIC" ainsi boosté fit entrer l'Armée de l'Air dans le domaine du vol stratosphérique. Jean Coureau fit voler le premier "IIIC" de production le 9 octobre 1960 à Bordeaux-Mérignac.

    Le seul armement du "Mirage IIIC" de base comporte des missiles air-air AIM-9 "Sidewinder", et le fameux Matra R-530 "Magic" guidé par le radar CSF "Cyrano" qui fait de cet appareil un véritable chasseur tous-temps. Il entre en service le 7 juillet 1961 à l'EC 1/2 "Cigognes" de Dijon, et équipera successivement 10 escadrons de chasse. Progressivement remplacés par les "Mirages IIIE" et "IIIR" plus performants, les "IIIC" finiront leur vie opérationnelle au sein de l'EC 3/10 "Vexin" créé pour cette occasion à Creil en 1978. Cette unité enverra des avions à Djibouti pour relever les F-100D "Super-Sabre", et juin 1985 marquera la fin de l'utilisation du "IIIC" en métropole. En août 1988, les derniers "Mirage IIIC" encore opérationnels seront remplacés par des "Mirage F1C".

    Du "Mirage IIIC" découle le "IIIB" d'entraînement à double commandes, dont le prototype vole pour la première fois le 20 octobre 1959 à Melun-Villaroche, piloté par René Bigand. Par rapport au "Mirage IIIC", son fuselage est allongé pour permettre l’installation d’un second membre d’équipage, qui occupe le volume de la soute radioélectrique. Les équipements sont logés dans la pointe avant qui ne contient plus de radar. Il conserve cependant les performances générales du chasseur, avec une vitesse maximale de Mach 2,15 et un plafond de 17500 mètres. Il restera en service de 1962 à 1993. Construit à 116 exemplaires, il a été vendu à dix pays.

    Le "Mirage IIIE" plus long et plus lourd, destiné aux attaques au sol, est la principale variante ayant servi dans l'Armée de l'Air. Il vole pour la première fois le 5 avril 1961. Après quelques expérimentations sur deux avions de présérie, le premier exemplaire de production vole le 14 janvier 1964. La commande initiale de 24 appareils sera progressivement augmentée à 130, 150 puis 180. Les "IIIE" serviront au sein des 2ème (Dijon), 13ème (Colmar), 3ème (Nancy) et 4ème (Luxeuil) Escadres de Chasse, et tiendra des rôles divers de chasseur-bombardier, interception, appui tactique et lutte anti-radar avec le missile "Martel". Les derniers exemplaires en service seront remplacés dans les années 80 à Luxeuil par des "Mirage 2000N" et à Colmar par des "Mirage F1CT".

    Commandé le 6 avril 1960, le "Mirage IIIR" effectue son premier vol le 31 octobre 1961, piloté par Jean Coureau. Le "IIIR" est spécialisé dans la reconnaissance tactique en missions de basse et moyenne altitudes, de jour comme de nuit. Une batterie de cinq caméras OMERA est logée dans le nez de l’appareil à la place du radar Cyrano.
    Utilisé par la 33ème Escadre de Reconnaissance basée à Strasbourg, le "Mirage IIIR" a été vendu à la Belgique et à la Suisse. En 1974, l’avion est amélioré avec la version "Mirage IIIRD", qui permet la reconnaissance photographique tous temps. A partir de 1976, les "IIIR" et "IIIRD" sont progressivement remplacés par les "Mirage F1CR".

    Caractéristiques  : Mirage IIIC

    Nationalité : Française
    Constructeur : Dassault
    Date du premier vol : 12 juin 1958
    Date de mise en service : 1961
    Nombre d'exemplaires : 870
    Rôle : Avion de chasse
    Equipage : 1
    Envergure : 8.22 m
    Longueur : 14.75 m
    Hauteur : 4.50 m
    Surface alaire : 34.85 m²
    Poids à vide : 5 922 kg
    Poids maxi au décollage : 11 700 kg
    Moteur : Un turboréacteur avec PC SNECMA Atar 9B
    Puissance : 58 kN
    Vitesse maxi : 2 300 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 5 000 m/min
    Plafond : 18 000 m
    Autonomie : 1 200 km
    Armement :
    Deux canons DEFA de 30 mm et 3 000 kg de bombes ou autres


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