• Mitsubishi KI 67 Hiryu (Peggy)

    Curieux bombardier lourd: non seulement il est le meilleur avion dans sa catégorie produit par le Japon pendant la guerre, mais en plus sa maniabilité était telle, qu'il surpassait certains chasseurs en la matière, au point qu'on en tira une version chasseur, le Ki-109 !
    Le développement de l'avion fut anarchique.

    Le potentiel de l'avion était tel que l'armée multiplia les demandes de versions diffèrente et finalement, il fallu attendre octobre 1944 pour que l'avion entre en service.


    Il servit essentiellement à des missions de torpillage contre l'armada américaine avançant vers le Japon. Il effectua également plusieurs attaques contre les bases américaines de B-29 dans les Mariannes.


    "Hiryu" signifie "dragon volant" en japonais. "Peggy" est la dénomination alliée .

    Le Mitsubishi Ki 67 fut l'équivalent pour l'armée de l'air japonaise du G4M de l'aéronavale impériale. Classé bombardier lourd par les Japonais, il eût été, selon les critères occidentaux, à peine un bombardier moyen. Mais quelle que soit la classification de cet avion, le Ki 67 fut un excellent appareil et probablement le meilleur bombardier japonais de la Seconde Guerre mondiale.

    Au moment où le Nakajima devint opérationnel, dans la seconde moitié de 1940, l'armée entama un programme destiné à lui fournir un successeur. En conséquence, un ensemble de spécifications très sévères furent adressées à Mitsubishi dont le bureau d'études, dirigé par l'ingénieur Ozawa, fut chargé de concevoir un bombardier propulsé par deux moteurs en étoile de 1 450, 1 870 ou 1 900 chevaux, capable de porter 800 kg de bombes à 550 km/h sur plus de 1 100 km.

    Ozawa choisit le moteur le plus puissant, le Mitsubishi en étoile Ha-104 de 1 900 chevaux et dessina un monoplan très pur qui présentait certaines similitudes avec le G4M, bombardier naval du même constructeur. Fait tout à fait exceptionnel pour un avion japonais, des réservoirs protégés auto-obturants furent prévus dès le début des études. Les trois prototypes commandés au moment de l'envoi du cahier des charges furent terminés vers la fin de 1942 et au début de 1943.

    Ces appareils reçurent un armement défensif composé de deux mitrailleuses de 12,7 mm et de trois armes de 7,92 mm. Les essais commencèrent en décembre 1942 et, en dépit de quelques problèmes de stabilité longitudinale et de sensibilité aux commandes, les performances furent supérieures aux minimums requis, sauf en ce qui concernait la vitesse.

    Le prototype suivant et l'avion de présérie reçurent des réservoirs d'une capacité supérieure et des modifications d'armement comprenant un canon de 20 mm, deux mitrailleuses de 12,7 mm et deux de 7,92 mm. Les premiers Ki 67 se révélèrent très faciles à piloter et maniables; ils pouvaient, débarrassés de leur charge de bombes, effectuer le looping sans problèmes.

    La marine impériale japonaise montra aussi un intérêt certain pour cet avion et, au début de 1943, Mitsubishi reçut l'ordre d'équiper une centaine d'avions de série avec des supports de torpille. Les essais furent si concluants que l'ordre fut donné à Mitsubishi d'en équiper tous les appareils à partir du cent-soixantième.

    L'armée accepta même d'en céder quelques-uns à la marine pour des emplois navals. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le succès du Ki 67 fut presque à l'origine de sa perte. La raison en est simple : les demandes de modifications imposées par l'armée et son désir d'en essayer de trop nombreuses versions empêchèrent la production d'un modèle quelconque de suivre son cours normal.

    A la suite de nombreuses mises en garde, l'armée bloqua les études et, en décembre 1943, donna l'ordre à Mitsubishi de commencer la production du Bombardier Lourd de l'Armée Type 4 Modèle 1 correspondant à la désignation constructeur Ki 67 1. L'armement défensif fut porté à un canon de 20 mm et à quatre mitrailleuses de 12,7 mm.

    Le nouveau bombardier combattit pour la première fois en octobre 1944 et immédiatement joua un rôle important lors de toutes les opérations entreprises par l'armée et la marine pour empêcher la concentration des forces américaines contre le Japon.

    Dans ce genre de missions, le Ki 67 fut principalement utilisé comme avion torpilleur, bien que de nombreux raids de bombardement fussent également effectués au-dessus des Mariannes, alors aux mains des Américains, dans le but de détruire au sol les bombardiers lourds ennemis et les bases construites en vue de l'assaut direct du Japon.

    Afin de lutter contre la pénurie d'avions consécutive à l'indécision initiale vis-à-vis d'un type définitif, l'armée de l'air impériale japonaise fit en sorte de ne plus demander de modifications sur les chaînes de production. Il y eut toutefois une exception concernant le montage de deux mitrailleuses dans la tourelle caudale au lieu d'une seule arme.

    Il fut également envisagé d'augmenter la charge de bombes à partir du 751 e appareil en la portant à 1 250 kg. La production fut sévèrement ralentie par les bombardements américains et par le tremblement de terre de 1944. Ainsi, 698 exemplaires seulement de cet appareil efficace et polyvalent avaient été produits à la fin du conflit.

    Les types prévus qui n'entrèrent pas en production comprenaient plusieurs versions intéressantes : le Ki 67 II devait être propulsé par deux moteurs en étoile Mitsubishi Ha 204 de 2 400 chevaux chacun et avoir des performances extraordinaires; le Ki 67 1 KAI était un avion-suicide chargé de près de 3 000 kg d'explosifs, et le Ki-109 un chasseur lourd. Ce dernier devait être un puissant chasseur d'interception biplace armé d'un canon de 75 mm dans la pointe avant et posséder une vitesse de 550 km/h.

    Type

    bombardier lourd

    Moteur

    2 Mitsubishi Ha-104 (Armée Type 4) à 18 cylindres en étoile refroidis par air donnant chacun 1900 ch au décollage et 1 610 ch à 6 100 m

    Armement

    défensif : 1 canon orientable Ho-5 de 20 mm en tourelle dorsale et 4 mitrailleuses orientables Type 1 de 12,7 mm dont 1 à l'avant, 1 à l'arrière et 2 en position latérale

    offensif : 800 kg de bombes (maximum) ou bien 1 torpille de 800 ou 1 070 kg

    Vitesse maximale

    540 km/h à 6 090 m

    Vitesse de croisière

    400 km/h à 8 000 m

    Vitesse ascensionnelle

    6 000 m en 14 mn 30 s

    Plafond pratique

    9 500 m

    Autonomie

    2 800 km et 3 800 km avec réservoirs supplémentaires

    Poids

    8 649 kg à vide; 13 765 kg en charge

    Envergure

    22 50 m

    Longueur

    18,70 m

    Hauteur

    7,70 m

    Surface alaire

    65,85 m2

    Equipage

    6 à 8 hommes


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :