En 1941, la Marine Impériale Japonaise élaborait un cahier des charges pour la réalisation d'un grand bombardier torpilleur en piqué destiné à équiper une nouvelle série de porte-avions lourds. Le nouvel appareil devait prendre la relève des Nakajima B6N et Yokosuka D4Y, et être capable d'emporter en soute plus de 500 kg de bombes, ou une torpille de 800 kg accrochée sous le fuselage. De plus, il devait avoir une vitesse maximale élevée et un rayon d'action important. C'est la raison pour laquelle le choix du moteur allait être capital : la marine sélectionna donc un propulseur expérimental qui est le Nakajima Homare à 18 cylindres en double étoile développant la puissance de 1 800 ch.
La firme Aichi commença ainsi ses travaux sur la réalisation d'un appareil répondant à ces spécifications. Le prototype, désigné AM-23 sortit d'usine en 1942 et prit l'air pour la première fois vers le milieu de l'année 1942. Cet appareil, désigné bombardier d'attaque embarqué expérimental de la marine Aichi B7A1 était donc un monoplan monoplace à aile médiane en W doté d'un train d'atterrissage classique entièrement rétractable à la cassure du dièdre de l'aile avec une roulette de queue. Ainsi, l'avion avait des jambes de trains très courtes. Les sections externes de l'aile, au delà du dièdre, se repliaient afin de permettre de gagner de la place dans les hangars des porte-avions. L'empennage arrière et le fuselage, avec son habitacle biplace largement vitré, étaient de formes conventionnelles. Comme on l'avait craint, la combinaison des problèmes liés à l'élaboration d'une cellule nouvelle et à l'essai d'un moteur expérimental retarda sa mise au point. Ce n'est donc que deux ans plus tard que la production débuta avec la version B7A2 (également désigné bombardier d'attaque embarqué de la marine Ryusei (ce qui signifie étoile filante en français). Outre neuf prototypes B7A1, seuls 80 exemplaires de série furent assemblés par Aichi avant la destruction des chaînes d'assemblage de l'usine lors du grand tremblement de terre datant de mai 1945; 25 furent aussi construits par l'arsenal aéronautique de la marine d'Omura.
Mais, au moment où ces appareils entraient en service et recevaient par la même occasion leur nom de code allié : "Grace", les japonais n'avaient plus de porte-avions en état de les accueillir et seulement quelques appareils furent utilisés pour des opérations à partir de bases terrestres.
Le Ryusei aujourd'hui :
Actuellement, il ne reste plus qu'un seul exemplaire dans le monde. Ce dernier, capturé par les américains en 1944/1945, fut soumis à des tests de l'ATAIU-SEA aux États-Unis en 1946. Ensuite cédé à la Smithsonian Institution où il fut exposé. Puis, cette institution l'abandonna et depuis il erre dans un entrepôt dans le Maryland en attente de restauration pour ensuite être normalement exposé au National Air and Space Museum, où des beaux jours devraient l'attendre.
Caractéristiques :
Nationalité : Japonaise
Constructeur : Aichi
Date du premier vol : Mai 1942
Date de mise en service : 1944
Date de retrait : 1945
Nombres d'exemplaires construits : 114
Rôle : Torpilleur bombardier en piqué embarqué
Équipage : 2
Envergure : 14.40 m
Longueur : 11.49 m
Hauteur : 4.07 m
Surface alaire : 35.40 m²
Moteur : Un Nakajima NK9C Homare 12 à dix-huit cylindres en double étoile
Puissance : 1 825 ch
Poids à vide : 3 810 kg
Poids maxi au décollage : 5 625 kg
Vitesse maxi : 565 km/h à 6 550 m
Taux de montée : 4 000 m en 6 minutes et 55 secondes
Plafond : 11 250 m
Autonomie : 3 040 km
Armement : Deux canons de type 99 modèle 2 de 20 mm dans les ailes, deux mitrailleuses de type 2 sur affût mobile en poste arrière de 13 mm ainsi qu'une torpille de 800 kg ou le même poids en bombes ou autres charges.