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Par micka2b le 16 Juin 2007 à 12:22
Pendant lère Meiji (1868-1912), lempire du Soleil Levant sengagea dans une période de croissance économique, politique et militaire afin de rattraper les puissances occidentales. Cet objectif sappuyait également sur une stratégie dexpansion territoriale en Asie orientale qui devait garantir au Japon son approvisionnement en matières premières indispensables à son développement.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Limpérialisme nippon se manifesta dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec lannexion de lîle de Formose (1895), du sud de lîle de Sakhaline (1905) et de la Corée (1910). Pendant <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Première Guerre" w:st="on">la Première Guerre mondiale, le Japon sempara des possessions allemandes dExtrême-Orient et du Pacifique et gagna des parts de marché au détriment des Européens et des Américains présents dans la région. Après 1920, la croissance économique nipponne ralentit et le chômage augmenta ; lindustrie souffrit du manque de matières premières et de débouchés.<o:p></o:p></st1:PersonName>
Dans lentre-deux-guerres, larchipel se dota dune marine de guerre moderne. <st1:PersonName ProductID="La Grande" w:st="on">La Grande dépression des années 1930 népargna pas léconomie du Japon. Aux effets de la crise économique sajouta une montée des nationalistes et des militaires au cours de l'ère Shōwa. Les Japonais envahirent la Mandchourie en 1931 et y créèrent l'état fantoche du Mandchoukouo. En 1937, le Japon envahit le reste de la Chine à partir de Shanghai sans toutefois déclarer officiellement la guerre.<o:p></o:p></st1:PersonName>
Les conquêtes nipponnes en Asie orientale menaçaient les intérêts américains et Washington intervint contre le Japon, sans aller jusquà la confrontation armée. Ainsi, en 1921-1922, le Traité de Washington de 1922 limita le tonnage de la flotte de guerre japonaise au troisième rang mondial. En réponse aux pressions diplomatiques internationales suite à l'invasion de la Mandchourie, Tōkyō décida de quitter <st1:PersonName ProductID="la Société" w:st="on">la Société des Nations en 1933. Entre 1935 et 1937, les États-Unis choisirent la non-intervention en promulguant une série de lois sur la neutralité.<o:p></o:p></st1:PersonName>
Le Japon signa le pacte antikomintern en 1936. En 1937, le président des États-Unis Franklin Roosevelt prononça à Chicago le Discours de la quarantaine dans lequel il condamnait les dictatures, y compris celle du Japon. L'année suivante, son discours sur l'état de l'Union propose d'augmenter les dépenses militaires. En décembre 1937, au moment du massacre de Nankin, les avions japonais coulèrent la canonnière américaine Panay sur le Yang-tseu-Kiang. Washington obtint des excuses mais la tension monta rapidement entre les deux pays. En 1939, le gouvernement américain mit fin au traité de commerce signé en 1911, prélude à lembargo commercial.<o:p></o:p>
En <st1:metricconverter ProductID="1940, l" w:st="on">1940, l</st1:metricconverter>'Empire rejoignit les forces de lAxe en signant le Pacte tripartite. La même année, le Quartier-général impérial, profitant de la défaite de <st1:PersonName ProductID="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> et de laffaiblissement du Royaume-Uni, autorise l'implantation de bases militaires en Indochine française. Cette implantation se produisit après une entente conclue le 22 septembre avec le gouvernement de Hanoi, suivie de violents combats à Lang Son et du bombardement de Haiphong, auxquels le Quartier-général impérial mit finalement un terme le 26.<o:p></o:p>
1941 fut l'année de lescalade entre les deux pays : en mai, Washington accorda son soutien à <st1:PersonName ProductID="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:PersonName> par loctroi dun prêt-bail. Suite au refus du Japon de se retirer de l'Indochine et de <st1:PersonName ProductID="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:PersonName>, à l'exclusion du Manchukuo, les États-unis, <st1:PersonName ProductID="la Grande-Bretagne" w:st="on">la Grande-Bretagne</st1:PersonName> et les Pays-Bas décrétèrent lembargo complet sur le pétrole et lacier ainsi que le gel des avoirs japonais sur le sol américain.<o:p></o:p>
La conférence impériale tenue le 6 septembre 1941 décida qu'une guerre serait entreprise contre les États-Unis et la Grande-Bretagne, à moins qu'un accord ne soit trouvé à bref délai avec Washington. Le 16 octobre, le Premier Ministre Konoe, jugeant avoir perdu la confiance de l'empereur Showa et des militaires, démissionna et fut remplacé par le général Tōjō, un ferme partisan de la guerre. Sans même attendre la fin des pourparlers auxquels ils ne croyaient plus, les Japonais commencèrent à préparer l'attaque : le 5 novembre 1941, le Premier ministre Tōjō convoqua le commandant en chef de la flotte combinée, lamiral Isoroku Yamamoto, et lui ordonna de préparer une mission sur la base navale américaine de Pearl Harbor.<o:p></o:p>
À partir du XIXe siècle, la puissance militaire japonaise se renforça et se modernisa grandement. Pour pallier la hausse du chômage provoquée par <st1:PersonName ProductID="la Grande D←pression" w:st="on">la Grande Dépression</st1:PersonName>, le gouvernement multiplia les commandes d'armement. Les dépenses militaires augmentèrent fortement. Au total, le Japon possédait en 1941 une quinzaine de cuirassés, une dizaine de porte-avions, 50 croiseurs, 110 destroyers, 80 sous-marins et quelques 1 350 avions. Surtout, le pays comptait 73 millions d'habitants animés d'une fierté patriotique et d'un esprit de sacrifice. Les militaires japonais étaient confiants dans leur supériorité armée ; en outre, Tōkyō était assuré du soutien allemand en cas de contre-attaque des Américains.<o:p></o:p>
En 1941, les États-Unis n'étaient pas prêts à entrer en guerre. Certes, le pays était une puissance démographique (132 millions dhabitants) et industrielle de premier ordre. En <st1:metricconverter ProductID="1941, l" w:st="on">1941, l</st1:metricconverter>'aviation américaine pouvait avancer plusieurs milliers d'avions mais beaucoup étaient obsolètes. En 1940, face aux trois millions de soldats japonais, l'United States Army était en position d'infériorité numérique (250 000 hommes).<o:p></o:p>
Surtout, lopinion américaine n'était pas prête à entrer en guerre. Le souvenir de <st1:PersonName ProductID="la Première Guerre" w:st="on">la Première Guerre mondiale et des soldats américains morts en Europe était encore très présent. Les emprunts contractés par les belligérants auprès des États-Unis n'avaient pas été remboursés et beaucoup d'Américains étaient isolationnistes. Le président Franklin Roosevelt (1933-1945) ne voulait pas s'aliéner les Américains d'origine allemande, italienne et japonaise. Le comité America First, une association pacifiste influente, faisait également pression pour maintenir les États-Unis hors de la guerre.<o:p></o:p></st1:PersonName>
En janvier 1941, Roosevelt promit à Winston Churchill que son pays interviendrait d'abord contre l'Allemagne nazie et non contre le Japon. Pour soulager le Royaume-Uni dans la bataille de l'Atlantique, d'avril à juin 1941, trois cuirassés, un porte-avions, quatre croiseurs et deux flottilles de destroyers sont transférés du Pacifique à l'Atlantique (soit 20% de la flotte du Pacifique) ce qui laisse la supériorité numérique dans la zone à la marine Japonaise.<o:p></o:p>
Pearl Harbor constituait la plus grande base navale américaine dans l'océan Pacifique. Elle se trouvait sur la côte sud de lîle dOahu, dans larchipel dHawaii, <st1:metricconverter ProductID="15 km" w:st="on">15 km</st1:metricconverter> à louest dHonolulu. Elle était relativement isolée dans l'océan Pacifique, à <st1:metricconverter ProductID="3ᅠ500 km" w:st="on">3 500 km</st1:metricconverter> de Los Angeles et à <st1:metricconverter ProductID="6ᅠ500 km" w:st="on">6 500 km</st1:metricconverter> de Tōkyō. L'île d'Oahu était la plus peuplée de l'archipel hawaïen et se trouvait sur la route des bases américaines de Guam, Wake et Midway. Au début de <st1:PersonName ProductID="la Seconde Guerre" w:st="on">la Seconde Guerre</st1:PersonName> mondiale, 140 à 180 000 Japonais résidaient à Hawaii.<o:p></o:p>
La base de Pearl Harbor s'étendait autour d'une rade peu profonde. L'entrée de cette rade se faisait par un chenal très étroit (<st1:metricconverter ProductID="400 m│tres" w:st="on">400 mètres</st1:metricconverter> de large). La plupart des navires de guerre mouillaient à l'intérieur de la rade, à l'est et au nord de l'île de Ford. Trois se trouvaient à louest (lUSS Utah, l'USS Raleigh et l'USS Curtiss). Les bâtiments de guerre étaient amarrés deux par deux, par souci d'économie et par manque de place.<o:p></o:p>
La flotte de guerre américaine du Pacifique comprenait alors 86 unités : 28 destroyers, 9 croiseurs, 8 cuirassés, 5 sous-marins, un cuirassé-cible (lUSS Utah) et une trentaine de bâtiments auxiliaires. On comptait enfin 25 000 hommes sur la base et environ 300 avions de l'USAAF et de l'aéronavale dans lîle. Le général Walter Short était le commandant des forces terrestres tandis que la flotte du Pacifique était sous les ordres de l'amiral Husband Kimmel. La défense des installations et des ateliers de réparation était assurée par 35 B-17, la DCA et les défenses littorales.<o:p></o:p>
La stratégie et les plans japonais<o:p></o:p>
L'objectif de l'attaque était d'anéantir la flotte américaine stationnée à Pearl Harbor afin de conquérir sans difficulté l'Asie du Sud-Est et les îles de l'océan Pacifique. Le but était de contraindre les forces américaines à quitter Hawaii pour se replier sur les bases de Californie. Il fallait par ailleurs réduire en cendres les docks, les ateliers de réparation et le champ de réservoirs contenant les approvisionnements en mazout pour la flotte du Pacifique, sans oublier les aérodromes de Wheeler Field et d'Hickham Field. Le Japon voulait aussi effacer lhumiliation des sanctions économiques prises par Washington. Les préparatifs de l'attaque furent confiés au commandant en chef de la flotte Isoroku Yamamoto.<o:p></o:p>
En décembre 1941, le Japon était convaincu quune guerre avec les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas était inévitable. Mais la décision dattaquer Pearl Harbor a été prise dès le début de lannée 1941.<o:p></o:p>
Le plan devait surmonter deux difficultés. Premièrement, lisolement relatif dHawaii rendait impossible le recours aux navires de guerre classiques. Deuxièmement, les eaux peu profondes de la rade de Pearl Harbor empêchaient lutilisation de torpilles conventionnelles qui auraient explosé sur le fond marin avant datteindre leur cible.<o:p></o:p>
La stratégie japonaise sinspirait de deux batailles : la première était celle de Port-Arthur (8-9 février 1904) au cours de laquelle l'amiral Heihachirō Tōgō mena une attaque surprise sur la flotte russe ; la seconde était la bataille de Tarente (novembre 1940) au cours de laquelle lamiral britannique Andrew Cunningham avait lancé plusieurs bombardiers-torpilleurs Fairey Swordfish depuis un porte-avions contre la flotte italienne. En 1941, lamiral Isoroku Yamamoto envoya des experts japonais en Italie pour recueillir des informations qui permettraient de transposer cette stratégie dans le Pacifique. La délégation revint avec des renseignements sur les torpilles que les ingénieurs de Cunningham avaient imaginées. Les plans japonais ont sans doute été aussi influencés par ceux de lamiral américain Harry Yarnell qui anticipait une invasion dHawaii. Au cours dun exercice militaire du 7 février 1932, ce dernier avait mis en évidence la vulnérabilité dOahu en cas dattaque aérienne par le nord-ouest. La simulation avait montré que des avions ennemis pourraient infliger de sérieux dommages et que la flotte ennemie, restée à l'écart des côtes, serait indétectable pendant 24 heures. À l'académie navale de Tōkyō, les jeunes officiers savaient qu« au cas où le gros de la flotte de lennemi serait stationné à Pearl Harbor, lidée devrait être douvrir les hostilités par une attaque aérienne surprise ».<o:p></o:p>
Yamamoto eut du mal à faire accepter son plan d'attaque : par exemple, lamiral Nagano jugeait lentreprise particulièrement risquée. Lempereur ne souhaitait pas une attaque surprise sans déclaration de guerre. Les réticences venaient du fait que lopération devait engager une grande partie de la marine de guerre et parcourir des milliers de kilomètres sans être repérée. Il s'agissait d'une attaque exceptionnelle. Yamamoto menaça de démissionner pour que son plan soit finalement adopté, en octobre 1941. Cela laissa donc peu de temps à Minoru Genda pour préparer lexpédition, essayer les nouvelles torpilles et entraîner les hommes pour la mission.<o:p></o:p>
Pour que la bataille ait des chances de réussir, il fallait quelle soit précisément définie et menée dans le plus grand secret. Les ingénieurs militaires japonais créèrent des torpilles spéciales (Type 91) munies dailerons pour les stabiliser. Ils produisirent également des bombes capables de percer la coque des navires.<o:p></o:p>
Le 3 novembre, l'amiral Nagano expliqua en détail le plan d'attaque à Hirohito. Le 5 novembre, l'empereur approuva en conférence impériale le plan dattaque. Les renseignements fournis par des Japonais dHawaii furent déterminants dans la réussite de lopération : il fallait attaquer un dimanche car la flotte américaine nétait pas en manuvre le week-end et de nombreux équipages nétaient pas complets. Il ny avait aucune patrouille ce jour-là. Les espions japonais fournirent également des informations sur la situation de la flotte américaine.<o:p></o:p>
Le 14 novembre 1941, la « flotte combinée » se concentra dans la baie dHito-Kappu, au sud des îles Kouriles. Elle se composait d'une force de choc qui comportait notamment six porte-avions (Akagi, Hiryū, Kaga, Shōkaku, Sōryū, Zuikaku) et plus de 400 avions : des avions de chasse Mitsubishi A6M (les Zéros), des bombardiers-torpilleurs Nakajima B5N (Les Kate) et des bombardiers en piqué Aichi D3A (les Val). Une flotte de reconnaissance comprenait 22 sous-marins, cinq sous-marins de poche Ko-hyoteki, emportant chacun deux hommes et deux torpilles de <st1:metricconverter ProductID="450 mm" w:st="on">450 mm</st1:metricconverter> et trois croiseurs légers. Huit bateaux de ravitaillement en carburant accompagnaient lexpédition.<o:p></o:p>
Le 26 novembre, alors que les deux gouvernements étaient encore en pourparlers, l'armada de la marine impériale japonaise quitta secrètement le Japon. Elle se dirigea vers l'archipel d'Hawaii par le nord en empruntant une route peu fréquentée.<o:p></o:p>
Le 1 décembre, Hirohito approuva en conférence impériale <st1:PersonName ProductID="la Guerre" w:st="on">la Guerre de la Grande Asie orientale et autorisa le bombardement de Pearl Harbor. Lorsque la flotte reçut l'ordre officiel d'attaquer le 2 décembre, les pourparlers se poursuivaient encore (voir ci-dessous). Le 6 décembre, la flotte qui se trouvait à 200 milles marins (<st1:metricconverter ProductID="370 km" w:st="on">370 km</st1:metricconverter>) au nord de Pearl Harbor, reçut le signal dattaque : « Grimpez sur le mont Niitaka ».<o:p></o:p></st1:PersonName>
Les navires et appareils japonais :
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<o:p>Le porte-avions Akagi
Mitsubishi A6M
Aichi D3A
Sous-marin de poche japonais, Pearl Harbor
</o:p>Rupture des négociations et déclaration de guerre <o:p></o:p>
Les négociations entre le Japon et les États-Unis, reprises en novembre 1941, se trouvaient bloquées à la veille de l'attaque : les Japonais exigeaient l'arrêt du soutien américain aux Chinois. Le secrétaire d'État Cordell Hull réclamait quant à lui le retrait des troupes nipponnes de Chine. Le 6 décembre 1941, Roosevelt transmit un télégramme à lempereur Hirohito afin de reprendre les négociations qui avaient lieu à Washington.<o:p></o:p>
Le même jour, le ministère des affaires étrangères japonais envoya à ses négociateurs et à l'ambassadeur Kichisaburo Nomura en place à Washington un document codé en 14 points ; ils avaient pour consigne de le remettre au secrétaire dÉtat américain le lendemain à 13h00, soit 7h30 heure dHawaii. Mais le message ne fut pas remis à lheure prévue en raison de retards dans le décryptage. Les services américains de renseignement réussirent à décoder le message bien avant lambassade japonaise : seul le dernier point du mémorandum, cest-à-dire la déclaration de guerre, navait pas été déchiffré par les Américains. Le 7 décembre à 11h58, heure de Washington (6h28 à Hawaii), le général George Marshall lut le message ; inquiet par sa teneur, Marshall fut persuadé qu'une attaque se préparait. Il expédia un télégramme pour donner l'alerte aux bases américaines situées aux Philippines, à Panama, à San Diego et à Pearl Harbor. En raison de défaillances techniques, l'alerte arriva trop tard à Hawaii, plusieurs heures après les bombardements. Le message parvint à lambassadeur américain au Japon environ dix heures après la fin de lattaque.<o:p></o:p>
L'attaque <o:p></o:p>
Isoroku Yamamoto et dautres généraux avaient prévu une attaque en trois vagues mais le vice-amiral Chuichi Nagumo décida de nen retenir que deux. Le nombre total davions impliqués dans lattaque était de 350. 91 avions furent engagés dans la protection des porte-avions et des navires.<o:p></o:p>
Ce fut dans la nuit du 6 au 7 décembre que les opérations débutèrent massivement, l'aube permettant de réduire les précautions à prendre pour éviter d'être repéré et accélérer ainsi la vitesse de progression.<o:p></o:p>
Les missions de reconnaissance <o:p></o:p>
Vers minuit, les sous-marins de haute mer lancèrent cinq sous-marins de poche qui se dirigèrent vers l'île d'Oahu.<o:p></o:p>
À 3 h 58, le dragueur de mines USS Condor signala la présence dun sous-marin dans la rade de Pearl Harbor au destroyer USS Ward. Ce dernier se mit alors à sa recherche sans succès : l'intrus avait rapidement disparu. L'amirauté de Pearl Harbor ne donna pas l'alerte. À 6h37, le Ward repéra un autre sous-marin qui était chargé de renseigner la flotte japonaise et le détruisit.<o:p></o:p>
C'est entre 6h00 et 7h15 que la première vague de 183 avions, conduite par le capitaine Mitsuo Fuchida, s'envola vers Pearl Harbor : elle comprenait 49 bombardiers moyens, 51 bombardiers en piqué, 40 bombardiers torpilleurs et 43 avions de combat. Leur présence ne fut détectée que vers 7h00 par deux soldats américains à la station dOpana Point (un radar SCR-270 situé près de la pointe nord d'Oahu). Ces derniers ne sont pas pris au sérieux par un nouvel officier, le lieutenant Kermit A. Tyler, convaincu quil sagissait de six bombardiers B-17 qui arrivaient de Californie et qui étaient attendus.<o:p></o:p>
Les premiers avions survolèrent la base américaine à 7h40. Les avions torpilleurs volaient à basse altitude et provenaient de différentes directions. Les bombardiers volaient quant à eux à haute altitude.<o:p></o:p>
Cinq sous-marins Ko-hyoteki torpillèrent les bateaux américains après le début des bombardements. Sur les dix hommes qui se trouvaient à bord des sous-marins, neuf trouvèrent la mort ; le seul survivant, Kazuo Sakamaki, fut capturé et devint le premier prisonnier de guerre japonais fait par les Américains au cours de <st1:PersonName ProductID="la Seconde Guerre" w:st="on">la Seconde Guerre</st1:PersonName> mondiale. Une étude de linstitut naval américain conduite en 1999 indique quune torpille toucha l'USS West Virginia qui devint la première cible de lattaque japonaise. Vers 7h30, le premier avion japonais fit une reconnaissance dans les alentours et donna le signal : « Pearl Harbor dort. »<o:p></o:p>
À 7h53, les premières bombes nipponnes furent larguées et les avions se mirent en formation dattaque. Le contre-amiral Patrick Bellinger donna l'alerte.<o:p></o:p>
Cette première attaque était divisée en six unités dont une dirigée sur le poste militaire de Wheeler Field (voir le plan). Les Japonais exploitèrent les premiers moments de surprise pour bombarder les navires les plus importants, surtout à l'est de la rade. Chacune des attaques aériennes commençait par les bombardiers et finissait par les unités de combat afin de contrer les poursuites éventuelles. La première attaque engagea le flanc droit de lennemi.<o:p></o:p>
La deuxième phase de l'attaque (167 appareils) visa le flanc gauche et utilisa davantage de bombardiers en vol horizontal. Elle comprenait 54 bombardiers moyens, 78 bombardiers en piqué et 35 chasseurs. Elle fut menée par le lieutenant-commandant Shigekazu Shimazaki. Elle était divisée en quatre unités dont lune fut lancée sur la base de Kānehohe, à l'est de Pearl Harbor. Les différentes formations arrivèrent presque en même temps sur le site depuis plusieurs directions.<o:p></o:p>
Au cours de la deuxième vague, un sous-marin de poche venu en surface fut pris pour cible par le Curtiss et coulé par le destroyer USS Monaghan. La seconde vague sacheva à 9h45. Après l'attaque, des avions survolèrent le site afin détudier les dommages et de faire un rapport.<o:p></o:p>
Les hommes qui se trouvaient à bord des navires américains furent réveillés par les explosions. Le fameux message « Air raid Pearl Harbor. This is not a drill » (« Attaque aérienne sur Pearl Harbor. Ceci nest pas un exercice ») fut prononcé par le commandant Logan Ramsey à 7h58, cinq minutes après les premières bombes. L'amiral Husband Kimmel alerta Washington DC quelques temps après.<o:p></o:p>
En dépit du manque de préparation et des scènes de panique, plusieurs militaires se sont illustrés durant la bataille. Lamiral Isaac C. Kidd et le capitaine Franklin Van Valkenburgh se ruèrent sur le pont de l'USS Arizona afin dorganiser la défense et furent tués par lexplosion d'un dépôt darmes tout proche. Les deux hommes furent honorés de manière posthume par la médaille dhonneur. Lenseigne Joe Taussig mit l'USS Nevada en route pendant lattaque. Lun des destroyers, lUSS Aylwin, fit de même avec seulement quatre officiers à son bord, le reste de l'équipage étant composé d'enseignes qui avaient peu dexpérience en mer. Le capitaine Mervyn Bennion, commandant l'USS West Virginia, dirigea ses troupes jusquà ce qu'il fût tué par des fragments de bombes. Les premières victimes de lattaque aérienne se trouvaient sur le sous-marin USS Tautog qui abattit également le premier Japonais. L'Afro-Américain Doris " Dorie " Miller, qui servait comme cuisinier sur l'USS West Virginia, prit le contrôle dune mitrailleuse de lutte anti-aérienne et sen servit pour tirer sur des avions japonais : il en toucha au moins un alors que son navire était bombardé dans le même temps. Il reçut la croix de la marine (Navy Cross) après la bataille. 14 marins et officiers furent par ailleurs récompensés par la médaille dhonneur. Une distinction militaire spéciale, <st1:PersonName ProductID="la Pearl Harbor" w:st="on">la Pearl Harbor</st1:PersonName> Commemorative Medal, fut par la suite décernée à tous les vétérans de lattaque. Dans le ciel, la seule opposition importante vint dune poignée de Curtiss H.75 et de Curtiss P-40 Warhawk qui firent 25 sorties et par les défenses anti-aériennes. Des avions décollèrent pour tenter de repérer la flotte japonaise, en vain.<o:p></o:p>
Certains officiers pressèrent l'amiral Nagumo de lancer une troisième attaque afin d'anéantir les dépôts de carburant et les infrastructures de Pearl Harbor. Certains historiens ont suggéré que la destruction des réserves de carburant et des équipements de réparation aurait fortement handicapé la flotte du Pacifique, bien plus que la perte des navires de ligne. Cependant, Nagumo décida de renoncer à une troisième attaque pour plusieurs raisons : en premier lieu, les succès des défenses antiaériennes furent plus nombreux au cours de la seconde vague et occasionnèrent les 2/3 des dommages nippons. L'effet de surprise avait disparu et une troisième vague risquait daccroître les pertes japonaises. Ensuite, la préparation d'une troisième attaque aurait pris beaucoup trop de temps, laissant aux Américains la possibilité d'attaquer les forces de Nagumo situées à moins de <st1:metricconverter ProductID="400 km" w:st="on">400 km</st1:metricconverter> au nord d'Oahu. L'armada pouvait rapidement être localisée et prise en chasse par les sous-marins ennemis. En outre, les Japonais ignoraient toujours la position des porte-avions américains et avaient atteint la limite de leurs capacités logistiques : rester plus longtemps augmentait le danger de manquer de carburant. La deuxième vague avait atteint l'objectif initial de la mission, à savoir neutraliser la flotte américaine du Pacifique. On se souvient que les autorités japonaises avaient été réticentes devant cette opération, c'est pourquoi l'expédition devait s'arrêter là. Il était donc temps de partir, d'autant que le Japon avait d'autres objectifs stratégiques dans le Sud-Est asiatique.<o:p></o:p>
Bilan de l'attaque <o:p></o:p>
Le bilan humain de l'attaque fut lourd : 2 403 Américains sont morts dont 68 civils, tués par les bombes ou les éclats de bombes tombés dans les zones civiles, jusqu'à Honolulu. L'attaque fit également 1 178 blessés.<o:p></o:p>
Près de la moitié des pertes américaines, soit 1 102 hommes, fut provoquée par l'explosion et le naufrage de l' USS Arizona. Celui-ci explosa à cause d'un obus de marine de <st1:metricconverter ProductID="400 mm" w:st="on">400 mm</st1:metricconverter> modifié de façon telle qu'il puisse être utilisé comme une bombe par un avion, largué par Tadashi Kusumi. L'incendie de la chaufferie fut sans doute provoqué par une bombe qui entra dans la cheminée. La coque de l'Arizona sert aujourd'hui de mémorial. Il continue dailleurs de perdre un peu de carburant, 65 ans après lattaque.<o:p></o:p>
L'attaque avait visé les cuirassés stationnés dans la rade : l'USS Nevada fut endommagé par une torpille et un incendie ; il fut la cible de nombreuses bombes japonaises lorsqu'il se mit en route et finit par toucher le fond de la rade par l'avant. L'USS California fut touché par deux bombes et deux torpilles. L'équipage reçut l'ordre d'évacuer le navire. L'USS Utah, qui constituait une cible facile, fut touché deux fois par des torpilles. Sept torpilles affectèrent l'USS West Virginia et la dernière eut pour conséquence de détacher le gouvernail. L'USS Oklahoma fut frappé par quatre torpilles et chavira. L'USS Maryland fut atteint par deux obus de marine de 400 modifiés, sans subir de dommages sérieux. L'USS Pennsylvania est touché au cours de la deuxième vague d'attaque alors qu'il était en cale sèche.<o:p></o:p>
Même si les Japonais ont concentré leurs tirs sur les navires de ligne, ils n'ont pas épargné non plus les autres cibles. Le croiseur léger USS Helena fut torpillé et le choc provoqua le chavirement du mouilleur de mines USS Oglala situé à côté. Deux destroyers en cale sèche furent détruits lorsque des bombes touchèrent leur réservoir de carburant. Lincendie se propagea à d'autres navires. Le croiseur léger USS Raleigh fut touché par une torpille qui ouvrit une brèche. Le croiseur léger USS Honolulu fut endommagé mais resta en service. Le destroyer USS Cassin chavira et le destroyer USS Downes fut sérieusement endommagé. Le bateau de réparation USS Vestal, rangé bord à bord avec lArizona (alors en feu), fut gagné par les flammes qui ravageaient ce dernier et finit par sombrer à son tour. Le navire ravitailleur USS Curtiss fut également endommagé.<o:p></o:p>
La quasi totalité des 188 avions d'Hawaii furent détruits ou endommagés. Lorsque les Japonais arrivèrent au-dessus des aérodromes américains, ils trouvèrent 155 avions stationnés aile contre aile pour éviter le sabotage, mais constituant ainsi des cibles idéales. Les attaques sur les casernes tuèrent des pilotes et dautres membres du personnel. Des tirs amis ont abattu plusieurs avions américains.<o:p></o:p>
L'aéronavale perdit 13 chasseurs, 67 bombardiers, trois avions de transport et quatre forteresses volantes en plus de la moitié des avions de combat qui se sont retrouvés cloués au sol parce qu'ils avaient été disposés aile contre aile ce qui les empêcha de décoller rapidement. L'aviation de l'armée de terre fut aussi gravement touchée : 12 B-18, 20 A-9, 2 A-20, 4 P-26, 20 P-36 et 32 P-40.<o:p></o:p>
Du côté japonais, les pertes humaines furent beaucoup moins lourdes : 64 morts (55 aviateurs et neuf sous-mariniers) ; l'enseigne Kazuo Sakamaki fut capturé, premier prisonnier de guerre japonais du conflit.<o:p></o:p>
Le bilan matériel fut aussi limité : les cinq sous-marins de poche engagés furent coulés ou capturés et un sous-marin de croisière a été coulé le 10 décembre (le I-70 avec 121 membres d'équipage fut détruit par des avions de l'USS Enterprise) . Sur les 441 avions japonais disponibles, 350 prirent part à lattaque et 29 furent abattus durant la bataille, neuf au cours de la première vague, vingt dans la seconde. 74 autres furent touchés par les défenses antiaériennes et lartillerie au sol. Le plan audacieux de Yamamoto et de Genda avait atteint ses objectifs mais provoqua l'entrée en guerre de la première puissance industrielle du monde.<o:p></o:p>
Cependant, l'armada japonaise s'en retourna sans qu'aucun porte-avions américain ne fût détruit car ils ne se trouvaient pas à Pearl Harbor. L'USS Enterprise rentrait au port et se trouvait à <st1:metricconverter ProductID="300 km" w:st="on">300 km</st1:metricconverter> au début de l'attaque (6 des 18 SBD qu'il avait fait décoller à 6h20 en direction d'Hawaii ont été détruits), l'USS Lexington livrait des avions à Midway et l'USS Saratoga était à San Diego en train d'embarquer son groupe aérien et de subir des réparations. D'autre part, presque tous les navires touchés étaient des vieux bâtiments et 80% d'entre eux furent remis en état et modernisés après l'attaque. Les destroyers Cassin et Downes furent gravement endommagés mais leurs machines furent sauvées et elles équipèrent dautres bâtiments portant leur nom dorigine. En fin de compte, les pertes matérielles les plus graves furent celles des 155 avions et des dégâts matériels dans la base.<o:p></o:p>
En fait, l'attaque japonaise sur Pearl Harbor fut une brillante réussite tactique mais un échec du point de vue stratégique même si aucun des deux belligérants n'en était conscient sur le moment. En effet, malgré les pertes, la base resta opérationnelle (port, pistes, réservoirs de carburant et surtout atelier de réparation n'ont pas été détruits ou marginalement). Yamamoto aurait dit :<o:p></o:p>
« Je crains que tout ce que nous avons réussi à faire est de réveiller un géant endormi et de le remplir d'une terrible résolution. » <o:p></o:p>
Contrainte de se battre sans cuirassés, la marine américaine développa par la suite de nouvelles tactiques navales reposant sur des Task forces combinant des porte-avions et des sous-marins. Ces nouvelles méthodes permirent de freiner l'avance japonaise en 1942, délai que l'amiral Yamamoto estimait avoir donné au Japon avant que la capacité industrielle démultipliée des États-Unis ne leur donne une supériorité écrasante. Paradoxalement, la doctrine navale japonaise continua à considérer les cuirassés comme les navires les plus importants.<o:p></o:p>
Conséquences et portée de l'événement <o:p></o:p>
Après l'attaque japonaise sur la base navale américaine, le président Roosevelt engagea son pays dans <st1:PersonName ProductID="la Seconde Guerre" w:st="on">la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés. Les Japonais firent une déclaration de guerre officielle mais à cause de divers contretemps, elle ne fut présentée qu'après l'attaque.<o:p></o:p></st1:PersonName>
Le 8 décembre 1941, le président Roosevelt déclara :<o:p></o:p>
« Hier, 7 décembre 1941, une date qui restera dans l'Histoire comme un jour dinfamie, les États-Unis d'Amérique ont été attaqués délibérément par les forces navales et aériennes de l'empire du Japon. Les États-Unis étaient en paix avec le Japon et étaient même, à la demande de ce pays, en pourparlers avec son gouvernement et son empereur sur les conditions du maintien de la paix dans le Pacifique. Qui plus est, une heure après que les armées nippones eurent commencé à bombarder Oahu, un représentant de l'ambassade du Japon aux États-Unis a fait au secrétariat d'État une réponse officielle à un récent message américain. Cette réponse semblait prouver la poursuite des négociations diplomatiques, elle ne contenait ni menace, ni déclaration de guerre [ ]. J'ai demandé à ce que le Congrès déclare depuis l'attaque perpétrée par le Japon dimanche 7 décembre, l'état de guerre contre le Japon. » <o:p></o:p>
Le Congrès américain déclara la guerre au Japon à la quasi unanimité ; seule la pacifiste Jeannette Rankin (députée républicaine du Montana) s'opposa à cette décision. Roosevelt signa la déclaration le jour même. Avec la loi sur la conscription du 20 décembre 1941, la mobilisation s'élargit à tous les Américains entre 20 et 40 ans. Le 22 décembre 1941 débuta la conférence Arcadia au cours de laquelle Churchill et Roosevelt décidèrent d'unir leurs forces contre l'Allemagne nazie. <st1:PersonName ProductID="La Déclaration" w:st="on">La Déclaration des Nations unies du 1er janvier 1942 prévoyait la création de l'ONU. Enfin, le pays dut convertir son économie pour répondre aux besoins de la guerre, un processus qui commença le 6 janvier 1942 avec l'annonce du « Programme de <st1:PersonName ProductID="la Victoire" w:st="on">la Victoire</st1:PersonName> ». L'entrée en guerre des États-Unis marquait un tournant dans la mondialisation du conflit.<o:p></o:p></st1:PersonName>
Dans les heures qui suivirent, le Royaume-Uni (et son empire colonial), le Canada, l'Australie, l'Afrique du Sud et l'Inde entrèrent en guerre contre le Japon.<o:p></o:p>
L'Allemagne nazie et l'Italie fasciste déclarèrent la guerre aux États-Unis le 11 décembre 1941, quatre jours après l'attaque de Pearl Harbor. Selon les termes du traité tripartite, Hitler et Mussolini n'étaient pourtant pas obligés de déclarer la guerre. Cependant, les relations entre les pays européens de lAxe et Washington s'étaient détériorées depuis 1937.<o:p></o:p>
Les adversaires du New Deal de Roosevelt, notamment le Chicago Tribune, rendirent public le plan de guerre américain pour lEurope. Hitler estimait qu'un conflit avec les États-Unis était inévitable. Ce sentiment fut renforcé par la publication du plan américain, par lattaque de Pearl Harbor et par le discours de Roosevelt. Le Führer méprisait les Américains, en particulier les Noirs qu'il tenait pour inférieurs. Il sous-estima également la puissance productive des États-Unis, leur capacité à combattre sur deux fronts à la fois (en Europe et dans le Pacifique) et les conséquences du prêt-bail sur ses adversaires. Les nazis escomptaient qu'à la suite de la déclaration de guerre contre les États-Unis, le Japon s'engagerait davantage contre l'URSS et les possessions européennes en Asie. Mais le théâtre d'opération du Pacifique devint lunique objet dattention du Japon.<o:p></o:p>
Dans les heures qui ont suivi l'attaque de Pearl Harbor, les Japonais attaquèrent diverses colonies et bases militaires britanniques et américaines en Asie et dans le Pacifique : la Malaisie, Hong Kong, Guam et Wake. Peu après les événements de Pearl Harbor, les bombardiers de la 11e flotte aérienne japonaise s'en prirent à la 7e flotte de l'Air Force américaine basée aux Philippines et à la force « Z » britannique ce qui ouvrait la voie à la capture des deux premiers objectifs visés. Le 16 décembre, les forces nippones contrôlaient le nord de l'île de Bornéo, Hong Kong capitula le 25 décembre et Singapour tomba en janvier 1942.<o:p></o:p>
Les photographies des bâtiments en flamme et des destructions à Pearl Harbor soulevèrent une émotion certaine dans le monde entier. L'attaque japonaise galvanisa la nation américaine et l'unit pour atteindre un but : celui de faire capituler l'Empire du Soleil Levant. Le comité pacifiste America First décida lui-même sa dissolution et les adversaires politiques de Roosevelt cessèrent provisoirement leurs attaques. Le sentiment de trahison et la peur du sabotage ou de lespionnage rendirent suspects les Japonais vivant sur le sol américain et les Américains d'origine japonaise. Le général John DeWit et le secrétaire à <st1:PersonName ProductID="la Marine Frank" w:st="on">la Marine Frank Knox évoquèrent l'existence d'une cinquième colonne sur le sol américain.<o:p></o:p></st1:PersonName>
Dans les jours qui suivirent lattaque, plusieurs rumeurs circulèrent : les ouvriers nippons de lîle auraient coupé les champs de canne à sucre pour former des flèches indiquant le chemin vers Pearl Harbor. D'autres rumeurs touchèrent le président Roosevelt et Marshall qui auraient été au courant de lattaque. Enfin, la crainte d'un débarquement japonais à la suite de l'attaque ajouta un élément à la confusion qui régnait à Hawaii.<o:p></o:p>
C'est dans ce contexte que 110 000 Japonais et citoyens américains d'origine japonaise furent rassemblés et surveillés dans des camps d'internement (War Relocation Centers). L'ordre exécutif 9066 du 19 février 1942 fut signé par Roosevelt et concerna l'ouest du pays où se concentraient les populations japonaises ; des camps furent ouverts dans des régions isolées des états de Washington, de Californie et de l'Oregon. Cependant, les Japonais des îles Hawaii ne furent pas internés car l'armée et la marine avaient besoin de main d'uvre. En 1988, le Congrès présenta officiellement ses excuses pour ces arrestations arbitraires en votant une loi qui indemnisait les victimes encore vivantes.<o:p></o:p>
Pearl Harbor est toujours considéré par les Américains comme l'un des événements les plus importants de leur histoire : c'était en effet la première fois depuis la guerre de 1812 que le sol américain était attaqué par un pays étranger. Soixante ans plus tard, les journalistes comparèrent les attentats du 11 septembre 2001 à l'attaque du 7 décembre.<o:p></o:p>
De nombreux films japonais et américains ont relaté cet épisode de <st1:PersonName ProductID="la Seconde Guerre" w:st="on">la Seconde Guerre</st1:PersonName> mondiale. Tant qu'il y aura des hommes réalisé en 1953 par Fred Zinnemann évoque la vie des militaires à Pearl Harbor. Le film Tora! Tora! Tora! de Richard Fleischer en 1970 donne une description assez réaliste des événements, prenant à la fois les points de vue américain et japonais. Le film documente notamment la longue liste d'erreurs et d'accidents qui rendirent cette attaque si destructrice pour les forces américaines. Le titre reprend le mot Tora qui signifie « tigre ». Il s'agit du message radio envoyé par Mitsuo Fuchida, le pilote d'un bombardier. Le film 1941, réalisé par Steven Spielberg et sorti en 1979, évoque le climat de panique après l'attaque. Dans Nimitz, retour vers l'enfer de Don Taylor (1980), un porte-avions nucléaire voyage dans le temps et se retrouve à Pearl Harbor, la veille de l'attaque, avec la possibilité de changer l'Histoire. Pearl Harbor (2001) de Michael Bay reprend des scènes de Tora! Tora! Tora! comme celle du cuisinier-mitrailleur.<o:p></o:p>
Un événement controversé <o:p></o:p>
L'attaque sur Pearl Harbor fit l'objet de nombreuses polémiques dès les lendemains des événements : entre décembre 1941 et juillet 1946, sept commissions administratives et une commission spéciale enquêtèrent pour établir les responsabilités et les négligences.<o:p></o:p>
La première commission, dirigée par Owen Roberts, fut constituée dès le mois de décembre 1941 et rendit ses conclusions au Congrès américain en janvier 1942. Elle accusa les officiers de la base (Walter Short et Husband Kimmel) de manquement à leur devoir, en particulier dans la défense de Pearl Harbor ; les deux hommes furent relevés de leurs fonctions. Cependant, le Sénat américain vota leur réhabilitation en mai 1999 (non signée ni par Clinton ou par Bush).<o:p></o:p>
L'attaque de Pearl Harbor par les Japonais provoqua un choc immense dans l'opinion publique, à la tête de l'armée et de l'État. Les journalistes et les politiques posèrent rapidement la question des responsabilités. Il paraissait en effet évident que plusieurs erreurs avaient été commises : encore fallait-il déterminer si elles l'avaient été de manière intentionnelle ou non. Une série de défaillances se sont accumulées et permettent de comprendre le désastre : l'entrée de la rade n'était pas protégée par des filets anti torpilles. Les navires américains, alignés côte à côte sur ordre de Claude C. Bloch à cause du manque de place, offraient des cibles idéales.<o:p></o:p>
Le général Short estimait que le danger le plus immédiat pour les terrains d'aviation était le sabotage, et avait par conséquent ordonné que les avions soient concentrés en des endroits faciles à surveiller, situation qui facilita leur destruction par l'attaque aérienne ; Short ne croyait pas à lefficacité du radar, une invention relativement nouvelle. L'équipe de surveillance du radar n'avait pas été remplacée après 7 heures ; aucune patrouille n'était de service le dimanche matin. Les diverses installations militaires n'étaient pas camouflées. Le déchiffrement des codes secrets auraient dû aider Pearl Harbor mais ils nont pas été transmis à temps. Enfin, les divergences qui existaient entre Short et Kimmel expliquent en partie le manque de coordination et les dysfonctionnements dans le système de défense de Pearl Harbor.<o:p></o:p>
Les historiens se demandent pourquoi les signes et les avertissements n'ont pas été entendus. Lamiral Harold Rainsford Stark, chef des opérations navales américaines, avait envoyé un message dalerte au commandant en chef des flottes de lAsie orientale et du Pacifique à Hawaii. Il est évident que l'état-major américain sattendait à une attaque japonaise.<o:p></o:p>
Par les Japonais <o:p></o:p>
Bien que la propagande antiaméricaine eût préparé l'opinion publique japonaise à la guerre contre les États-Unis, il semble que la plupart des Japonais furent surpris lorsqu'ils apprirent la nouvelle : l'attaque avait en effet été menée dans le plus grand secret. Elle était présentée et ressentie comme un coup d'éclat et finit par rallier les sceptiques face à la guerre. Pour l'état-major et le gouvernement japonais, l'attaque de Pearl Harbor nétait quune réponse juste à la politique agressive de Washington. Il considérait que les Alliés, et particulièrement les États-Unis, multipliaient depuis longtemps les provocations à l'égard des Japonais. Aussi, lattaque de Pearl Harbor ne relèverait pas de la trahison car Washington se préparait depuis longtemps à la guerre. Aujourd'hui encore, un certain nombre de Japonais pensent que leur pays a été poussé à se battre pour protéger la sécurité nationale et leurs intérêts. En 1991, le ministre japonais des affaires étrangères rappela que le Japon avait donné une déclaration de guerre à 13h00 (le message en 14 points), heure de Washington DC, 25 minutes avant le début de lattaque sur Pearl Harbor.<o:p></o:p>
Roosevelt savait-il ? <o:p></o:p>
Une thèse très controversée affirme que Roosevelt était au courant de l'attaque et qu'il laissa faire pour provoquer l'indignation de la population et faire entrer son pays dans la guerre. Cette théorie fut d'abord avancée par les officiers déchus par les commissions d'enquête : Husband Kimmel se dit victime d'un complot visant à cacher la responsabilité du gouvernement et de l'état-major. Il diffusa cette idée dans ses Mémoires parues en 1955. Le contre-amiral Robert Theobald, proche de Kimmel, écrivit dans un ouvrage traduit en français :<o:p></o:p>
« Notre conclusion principale est que le président Roosevelt contraignit le Japon à faire la guerre en exerçant en permanence sur lui une pression diplomatique et économique, et l'incita à ouvrir les hostilités par une attaque surprise en maintenant la flotte du Pacifique dans les eaux hawaïennes comme appât. » <o:p></o:p>
Cette thèse fut ensuite reprise par les adversaires de Roosevelt et de sa politique extérieure. Les négligences furent utilisées par les républicains pour discréditer le camp démocrate après 1945.<o:p></o:p>
Plus tard, plusieurs historiens américains, tels que Charles Beard et Charles Tansill ont essayé de prouver l'implication du président ; en France, le réseau Voltaire établit un parallèle entre la théorie du complot des attentats du 11 septembre 2001 et celle de Pearl Harbor.<o:p></o:p>
Plusieurs faits alimentent cette théorie : l'absence providentielle des trois porte-avions en manuvre le jour de l'attaque et qui n'ont pas été touchés, le fait que les nombreux messages d'avertissement aient été ignorés et enfin les négligences locales. Certains soupçonnent le gouvernement américain d'avoir tout fait pour ne recevoir la déclaration de guerre japonaise qu'après le bombardement. Les partisans de cette thèse sont convaincus que Roosevelt a poussé les Japonais à la guerre tout au long des années 1930 afin de convaincre le peuple américain majoritairement isolationniste et partisans de la neutralité.<o:p></o:p>
<st1:PersonName ProductID="LA CONFIANCE AMERICAINE" w:st="on">La confiance américaine</st1:PersonName> <o:p></o:p>
Si les Américains redoutaient une attaque japonaise, ils ne l'attendaient pas à Pearl Harbor : ils avaient une confiance aveugle dans l'isolement de l'île, située à plusieurs milliers de kilomètres du Japon. L'état-major américain était pour sa part convaincu que lattaque aurait lieu aux Philippines. Le 7 décembre 1941, lorsqu'il apprend que Pearl Harbor a été attaquée, le secrétaire à la marine Frank Knox s'écria :<o:p></o:p>
« Mon Dieu, ça ne peut pas être vrai. Il s'agit sûrement des Philippines ! » <o:p></o:p>
Les défenses naturelles de Pearl Harbor semblaient la protéger efficacement. Les officiers américains craignaient davantage un acte de sabotage ou un débarquement plutôt qu'une attaque aérienne, jugée impossible. Les menaces qui leur furent transmises ne furent pas prises au sérieux.<o:p></o:p>
Le rôle de Roosevelt <o:p></o:p>
Il est difficile d'imaginer que Roosevelt ait laissé détruire autant de bâtiments de la marine juste pour engager son pays dans la guerre. En effet, la valeur tactique des porte-avions était méconnue en 1941, même si d'évidence, compte-tenu des investissements réalisés, les Japonais et les Américains fondaient de gros espoirs sur cette nouvelle unité marine. C'était encore le cuirassé qui faisait figure de navire principal dans les flottes de guerre et même l'amiral Yamamoto envisageait la confrontation finale entre les deux pays sous la forme d'un combat entre cuirassés. Dès lors, tout officier au courant de l'attaque aurait fait en sorte de protéger les cuirassés qui seraient alors partis au large en sacrifiant les porte-avions. Ce choix aurait été logique pour les autorités de la marine et aurait été paradoxalement plus néfaste aux Américains dans la poursuite de la guerre. L'amiral Chester Nimitz livre une analyse similaire dès 1945 :<o:p></o:p>
« Si l'amiral Husband Kimmel, alors commandant des forces américaines à Pearl Harbor, avait reçu 24 heures à l'avance la nouvelle de l'attaque, il aurait fait partir toutes nos forces à la rencontre des Japonais. Nous n'avions pas un seul porte-avions capable de s'opposer à la formation des porte-avions de l'amiral Nagumo, et les Japonais auraient coulé chacun de nos bateaux en haute mer. Nous aurions perdu 60 000 hommes et la quasi-totalité de notre flotte du Pacifique. » <o:p></o:p>
Ensuite, le message dalerte est arrivé trop tard à Pearl Harbor à cause du décalage horaire, du jour (un dimanche), de maladresses et de problèmes techniques. En outre, les services de renseignement américains travaillaient séparément et étaient souvent incompétents. Si la plupart des messages secrets ennemis étaient déchiffrés, ceux de la marine japonaise restaient souvent mystérieux. Les services japonais pratiquaient le jeu de la désinformation. Par conséquent, rien ne permet daffirmer que Roosevelt était au courant de l'attaque sur Pearl Harbor.<o:p></o:p>
Il ne fait aucun doute que Roosevelt a accumulé les actes contraires à la neutralité durant les années 1930. Mais ces sanctions visaient avant tout les Allemand. Le président américain donna la priorité au théâtre dopération européen comme le montre par exemple la conférence Arcadia, et la guerre contre le Japon ne fut jamais sa première priorité.<o:p></o:p>
Si Roosevelt et son entourage étaient conscients des risques de guerre provoqués par la politique de soutien au Royaume-Uni, à l'URSS et à <st1:PersonName ProductID="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:PersonName>, il n'y a pas d'indication qu'il ait souhaité l'attaque de Pearl Harbor. Le désastre fut provoqué par la préparation minutieuse des Japonais, par une série de négligences locales et par des circonstances particulièrement défavorables aux Américains.
Etat Unis Japon Date 7 décembre 1941 Lieu Pearl Harbor Issus Victoire Japonaise Bélligérants Etat Unis vs Japon Commandants Amiral Husband Kimmel
Général Walter ShortAmiral Isoroku Yamamoto
Amiral Chuichi NagumoForces en présence 8 cuirassés
6 croiseurs
29 destroyers
9 sous-marins
~390 avions6 porte-avions
2 cuirassés
3 croiseurs
9 destroyers
441 avions
5 sous-marins de pochePertes 4 cuirassés coulés
4 cuirassés endommagés
3 croiseurs coulés
3 destroyers coulés
188 avions détruits
155 avions endommagés
2 403 tués ou disparus29 avions détruits
55 pilotes tués
4 sous-marins de poche
coulés, un pris par l'ennemi
9 sous-mariniers tués
1 sous-marinier capturé
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