• Vue d'un S.55 (Photo: Histoire de l'aviation René Chambe)

    L'ingénieur Alessandro Marchetti devint directeur technique de la Società Idrovolanti Alta Italia (S.I.A.I.) en 1922, trois ans après la victoire morale du Savoia S.13 dans le Trophée Schneider. Pendant les huit premières années dans cette fonction, il fut le concepteur d'un grand nombre d'hydravions et d'appareils amphibies de tailles diverses dont les plus connus sont les S.55 et S.66 à doubles coques.

    La conception du S.55 date de 1923, elle correspond à un hydravion bimoteur, bombardier, lanceur de torpilles et poseur de mines pour la Regia Marina. Le prototype effectua son premier vol en août 1924. Les deux moteurs étaient des Lorraine-Dietrich de 400 CV construits sous licence par Isotta-Fraschini, ils étaient montés sur une structure en pylône au-dessus de l'aile et entraînaient une hélice tractrice et une propulsive. L'aile extrêmement épaisse contenait le cockpit ouvert pour les pilotes dans la partie centrale, les munitions étant placées en dessous entre les deux flotteurs. Chaque coque contenait dans sa partie postérieure un emplacement destiné à un observateur et muni d'une mitrailleuse. Elles se poursuivaient vers l'arrière par une structure portant une gouverne de profondeur double et un gouvernail de direction triple. La construction était en bois.

    La version militaire, S.55M fut construite à environ 200 exemplaires. La version civile, S.55C fut produite à partir de fin 1925 : Aero Espresso Italiana mis en service l'appareil sur la ligne Brindisi-Constantinople en août 1926. La capacité était de cinq passagers par coque, elle atteindra 4-6 passagers pour la version S.55P qui apparaît en 1928.

    Cependant, c'est la version militaire S.55S qui est la plus connue à cause des nombreux records mondiaux obtenus par cette machine en 1926 (vitesse, altitude, distance), et par les vols effectués en 1927-28 vers l'Amérique du Nord et du Sud.

    En 1930, apparaît le S.55A équipé de moteurs Fiat A.24R de 750 CV ou Asso de 800 CV. Douze hydravions de ce type, menés par le général italien Italo Balbo, alors ministre de l'Air, vont voler en formation de Rome à Rio de Janeiro (10.460 km) cette même année. Trois ans plus tard, avec des S.55X, la même équipe va faire le voyage Rome-Chicago (9760 km en 48 heures 3/4 avec 24 avions). Un voyage trans-sibérien de 22.530 km sera encore réalisé par un S.55 en 1932 .

    Les versions militaires de l'avion resteront encore en service jusqu'au début de la Deuxième Guerre mondiale (treize encore actifs en 1939), puis ils seront retirés.

    Vue d'un S.55X

    Plans d'un S.55X


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique