• La Gazelle est un hélicoptère léger polyvalent de construction métallique conçu dans la deuxième moitié des années 1960 par Sud-Aviation et produit en série à partir du début des années 1970 par la Société Nationale Industrielle Aérospatiale (SNIAS ou Aérospatiale) en collaboration avec Westland Helicopters (Royaume-Uni). Décliné en deux versions commerciales principales (nomenclatures SA 341 et SA 342), la majeure partie de la production fut destinée aux armées puisque tel était son but premier (France , Maroc, Royaume-Uni, Yougoslavie, Égypte, Koweït, Irak, etc.) mais connu aussi un succès certain dans les milieux civils.
    Malgré son ancienneté, cet hélicoptère forme encore aujourd'hui la force principale des hélicoptères de combat au sein de plusieurs pays.

    Avancées technologiques

    Cet appareil, conçu pour remplacer les Alouette II, intègre plusieurs avancées technologiques puisqu'il est le premier à utiliser un Fenestron en lieu du rotor anti-couple traditionnel ainsi que le premier hélicoptère à être habilité au vol mono-pilote en Cat I (conditions météorologiques) en 1975 dans sa version SA 341G. D'autre part, la cellule est construite avec une structure en « sandwich » composée de carbone alvéolé en forme de nid d'abeille entre deux plaques d'alliage léger et le rotor principal est équipé de trois pales principales « souples » procurant aux passagers un très bon confort vibratoire en vol. De plus, le train d'atterrissage n'est plus équipé d'amortisseurs, ce qui supprime le risque d'entrée en résonance qui rendait certains hélicoptères incontrôlables au sol. Enfin, la Gazelle apporte aussi une grande amélioration au niveau de la maintenance avancée (opérations simples d'entretien effectuées par les mécaniciens avant ou après le vol) qui permet de fortes réductions de temps d'immobilisation (la durée de l'entretien d'une Alouette II ou III en retour de mission est de l'ordre d'une heure, contre 30 minutes pour une Gazelle), de coûts de maintenance et une augmentation de la fiabilité.

    Chronologie et versions

    • 1967 (22 février) : Accord franco-britannique.
    Portant sur la Gazelle, le Puma et le Lynx qui seront construits en collaboration avec Westland Helicopters.
    • 1967 (7 avril) : 1er vol de la SA 340 pilotée par Jean Boulet

    Ce prototype a déjà les formes générales définitives de la version de série. Les premières versions semblent avoir été équipées d'un moteur Turboméca Astazou III et d'un rotor d'Alouette II, ceci avant les incessantes modifications qui verra le remplacement de celui-ci par une tête rotor semi-rigide développée par la firme allemande Bölkow. Le n° 002, dans l'une de ses versions, voit les plans fixes horizontaux placés au sommet de la dérive, lui conférant ainsi un empennage en T. Le bas des portes est encore en tôle ainsi que la majeure partie du plafond cabine et la batterie n'est pas encore placée dans le nez de l'appareil.
    • 1971 (16 août) : 1er vol de la SA 341 de série.
    • SA 341B : Destinée à l'armée de terre britannique.
    Hélicoptère de combat principal de l'Army Air Corps (le WAH-64 Apache ne constituera à terme qu'une partie des forces) sous la dénomination AH Mk1.
    • SA 341C : Destinée à la Royal Navy britannique.
    Sert à l'écolage sous la dénomination HT Mk2.
    • SA 341D : Destinée à la Royal Air Force britannique.
    Sert à l'écolage sous la dénomination HT Mk3.
    • SA 341E : Destinée à l'armée britannique.
    Utilisée dans des missions de liaisons et de transport de personnalités sous la dénomination HCC Mk4.
    • SA 341F : Destinée à l'armée de terre française.
    Masse à vide : 917 kg ; masse maximale : 1 800 kg ; Astazou III C de 590 CV. Ces machines seront rapidement portées au standard F2 (voir caractéristiques techniques dans le tableau) qui voit des modifications au niveau du Fenestron et de la dérive, de la tête rotor et l'implantation de la version C2 de la turbine qui portent la masse maximale à 1 900 kg. L'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT) française l'utilise sous trois formes : deux versions « lisses », sans armement ni lunette pour la liaison, le transport de personnalités et en école et avec lunette pour la reconnaissance sur le champ de bataille ainsi qu'une version armée du canon Giat de 20 mm en sabord droit qui ne compte que deux places, l'arrière étant occupé par le caisson de 240 obus.
    • SA 341G : Version civile de la SA 341F.
    Équipée d'un Astazou III A de 590 CV.

     

    • SA 341H : Destinée à l'armée yougoslave.
    Fabriquée sous licence par la firme yougoslave Soko.
    • version rallongée de la SA 341.
    Destinée au marché civil. De l'ordre de 20 cm rajoutés au niveau des places arrières (portillons arrières plus long). Construite à quelques exemplaires.
    • 1973 (11 mai) : 1er vol de la SA 342.
    Masse maximale : 1 900kg.
    • SA 342J : Version civile.
    Équipée d'un Astazou XIV H de 870 CV.
    • SA 342K : Destinée à l'armée koweïtienne.
    SA 341 re-motorisée avec l'Astazou XIV H.
    • SA 342L : Version militaire de la SA 342J.
    Fabriquée sous licence par la firme yougoslave Soko ainsi que par le constructeur anglo-égyptien Arab British Helicopter Company (ABHCo).

     

    • SA 342M : Destinée à l'ALAT.
    Équipée de l'Astazou XIV M et de missiles anti-chars HOT. Depuis 2000, avec le retrait progressif des SA 341F2 et la réduction du nombre total d'hélicoptères, certaines SA 342M sont désarmées pour remplacer les premières dans les missions de liaison et de transport de personnalités.
    • 1990 : Chantier coupe-câble.
    En France, modification de tous les appareils de l'ALAT avec retrait du dispositif Homing (longues et fines antennes sur le nez de l'hélicoptère permettant le positionnement par rapport à une station émettrice au sol) et mise en place du système coupe-câble (équerres métalliques au-dessus et en-dessous de la cellule, à l'avant) qui permet la section des câbles électriques en cas de heurt.
    • 1990 : SA 342L1.
    Livraison à l'ALAT de ces appareils qui sont des SA 342M à l'avionique légèrement modifiée (déjà au standard des jumelles de vision nocturne et avec un intérieur cabine noir), temporairement « lisses », sans armement.
    • 1990 - 1991 : Gazelle Celtic.
    Utilisation par l'ALAT lors de la guerre du Golfe de quelques Gazelle équipées de missiles anti-aériens, ancêtres des Gazelle Mistral.
    • milieu des années 1990 : Mise au standard JVN.
    En France, légère modification de l'avionique de toutes les Gazelle, peinture noire de l'intérieur de la cabine, installation d'un éclairage ultra-violet et de feux de formations bas niveaux pour s'adapter aux besoins de l'utilisation des jumelles de vision nocturne à intensification de lumière.
    • 1996 : Gazelle Mistral.
    En France, modification des SA 342L1 qui deviennent une version anti-aérienne armée de quatre missiles Mistral à guidage thermique dans leur nouvelle version Air-Air Très Courte Portée (AATCP). Masse maximale : 1 900 kg à 2 100 kg (avec un suivi du TLV entre 2 000 et 2 100 kg)
    • vers 1998 : Gazelle Viviane.
     
    SA 342M HOT modifiée pour recevoir une autre lunette/viseur qui rassemble en un seul équipement une caméra thermique, optique et un télémètre laser permettant l'observation et le tir de jour ou de nuit et par tous les temps. Ce système, plus lourd que le viseur standard et toujours placé au-dessus du chef de bord, a nécessité le renforcement de la cellule par un arceau ainsi que le remplacement des pales d'origine par celles de l'Écureuil. La masse maximale a aussi été revue à la hausse.


    Plus de 1 250 Gazelle ont été fabriquées en France, 262 au Royaume-Uni, 30 sous licence en Égypte et un nombre indéterminé (200+) en ex-Yougoslavie.

    Engagements extérieurs

    Royaume-Uni

    • 1982 : Guerre des Malouines (Falkland Islands) contre l'Argentine.
    • 1990 - 1991 : Guerre du Golfe contre l'Irak.
    • Depuis le début des années 1990 : Intervention au Kosovo.
    • 2003 - 2004 : Guerre d'Irak contre ce même pays.

    France

    • milieu des années 1980 : Interventions dans les opérations Manta et Épervier au Tchad suite à l'invasion du nord du pays par la Libye.
    • 1990 - 1991 : Guerre du Golfe contre l'Irak.
    • 1991 (avril à juin) : Intervention dans le cadre de l'opération humanitaire internationale Libage (nom américain : Provide Comfort) au nord de l'Irak pour venir en aide à la population kurde pourchassée par les troupes irakiennes.
    • Décembre 1991 - 1992 : Intervention en République de Djibouti suite à la guerre civile entre les ethnies Afars et Issas.
    • Depuis le début des années 1990 : Intervention en ex-Yougoslavie.
    • 1993 : Intervention en Somalie suite à la guerre civile.

    Anecdote

    Durant la guerre du Golfe en 1991, les Irakiens, bien que possédant des Gazelle, n'en firent pas usage, probablement pour des raisons d'approvisionnement de pièces suite à l'embargo occidental (sans oublier que l'interminable conflit précédent contre l'Iran avait déjà épuisé les ressources du pays) mais aussi peut-être afin de préserver ce potentiel militaire ou encore par peur de la suprématie aérienne des alliés. À l'inverse, les Britanniques et Français, craignant de voir apparaître sur le théâtre d'opération ces mêmes Gazelle qui risquaient d'être confondues avec les leurs ou encore ces dernières prises par erreur pour cibles par les alliés, restèrent un moment dans le doute quant à l'utilisation de ces appareils.
     
    Caractéristiques :
     
    • Rôle : liaison/reconnaissance, appui-protection, lutte anti-chars, lutte anti-aérienne
    • Date du premier vol : 7 avril 1967
    • Moteur : 1 Turboméca Astazou III C2
      Puissance : 650 ch
    • Diamètre du rotor : 10,50 m
    • Longueur de la cellule : 9,533 m
    • Longueur du rotor tournant : 11,972 m
    • Hauteur de la queue : 3,192 m
    • Voie du train d'atterissage : 2,024 m
    • Vitesse de rotation du rotor principal : 387 tr/min
    • Equipage : 1
    • Nombre de places : 5
    • Masse à vide : 1 160 kg
    • Masse maxi : 1 900 kg
    • Vitesse maxi : 310 km/h
    • Vitesse de croisière : 220 km/h
    • Plafond : 6 000 m
    • vitesse ascenssionnelle : 540 m/min
    • Consommation : 170 l/h
    • Autonomie : 3 h 05 mn
    • Distance franchissable : 670 km
    • Équipements optionnels :

      - carénages de jambes de train et transmission arrière
      - skis
      - réservoir de convoyage
      (200 l en place arrière)
      - élingue
      - coupe-câble
      - filtre anti-sable
      - déviateur de jet
      - lunette d'observation ou de tir et/ou thermique
      - lance-leurres
      - NADIR : navigateur autonome inertiel (équipe en standard les SA 342M et L1)

    • Armement :  canon Giat M621 20 mm en sabord droit
      - 2 x 2 missiles anti-chars
      filoguidés HOT
      - 2 x 2 missiles anti-chars AT-3 Sagger (russes
      )
      - 2 x 2 missiles anti-aériens AATCP thermiques Mistral
      - 2 x 2 missiles anti-aériens SA-7 Grail (russes)


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