Les essais en vol du M-50 à zhukovskii seront rondement menés, mais l'avion restera obstinément subsonique, s'arrêtant vers Mach 0.99, même en piqué et à pleine puissance. Début 1960, le M-50 est modifié avec des moteurs à postcombustion VD-7M d'une poussée de 16,000 kg sur les pylônes intérieurs et des moteurs VD-7B détarés à 9,500 kg sur les saumons d'aile. Ceci pour offrir le meilleur compromis entre la poussée, le rayon d'action et la fiabilité de la propulsion. Les installations moteurs ont été remodelées, les moteurs externes montés sur de nouveaux prolongements d'aile logeant les balancines d'atterrissage qui se rétractaient vers l'arrière. Le M-52 est mis en construction à partir de novembre 1958 et il différait du M-50 à bien des égards. Il devait être propulsé par quatre Zubts 17-18, réacteur à double flux d'une poussée estimé à 17,700 kgp. Les admissions d'air de ces moteurs étaient mobiles.

Le Myasichtchev M-4 est l'avion conçu par le bureau d'études de Vladimir M. Myasichtchev qui est demeuré le plus longtemps en service. Le vol initial de cet appareil, qui fut le premier bombardier stratégique soviétique, intervint sans doute à la fin de l'année 1953, et l'avion entra en service au début de 1956. L'OTAN lui attribua alors le nom de code de "Bison-A". Cette première version se caractérisait par des turboréacteurs Mikouline AM-3D de 8 700 kg montés dans les ailes, ainsi que par une voilure et des empennages en flèche. Le train d'atterrissage principal comportait des jambes à deux boggies placées en tandem et s'escamotant dans le fuselage en avant et en arrière de la soute à armement.
La production du "Bison-A" atteignit sans doute deux cents exemplaires, tous capables d'emporter des bombes thermonucléaires ou des engins classiques. Bénéficiant d'une distance franchissable de plus de 10 000 km, cette version, qui n'avait pas la possibilité d'être ravitaillable en vol, constituait une arme stratégique de première importance. Cependant, la puissance de l'armement défensif de l'appareil (huit canons de 23 mm) limitait grandement son plafond opérationnel.
La version "Bison-B", observée pour la première fois par les Occidentaux en 1964, se présentait comme un appareil de reconnaissance maritime doté d'une perche de ravitaillement en vol et d'un grand radôme sous le nez, ce qui signalait sans doute la présence d'un radar de recherche. Cette dernière variante ainsi qu'une autre, le "Bison-D", furent souvent rencontrées par les intercepteurs occidentaux alors qu'elles effectuaient des missions de reconnaissance maritime à proximité des zones de manœuvres de l'OTAN. Le "Bison-C" se caractérisé par un nez a l'aérodynamique améliorée, un radar de guidage de missiles "Puff Ball" et une perche de ravitaillement en vol mieux étudiée. Le " Bison-B " possède une distance franchissable de 11 500 km, et le "Bison-C" de 18 000 km avec une charge de 210 000 kg.
Une quarantaine de "Bison" de reconnaissance et de bombardement demeurent en service, et une trentaine de "Bison-A" sont employés pour des missions de ravitaillement en vol. Un rapport faisait état des modifications apportées à un M-4 en vue de lui permettre de transporter sur le des-sus du fuselage la navette spatiale soviétique "Bouran". La même source rapportait que le projet avait été abandonne après que l'appareil eut subi de graves dommages lors d'un accident à l'atterrissage.

Caractéristiques : (Bison A)

Nationalité : Russe
Constructeur : Myasichtchev
Date du premier vol : 1953
Date de mise en service : 1956
Rôle : Bombardier stratégique, avion de reconnaissance et ravitailleur
Equipage : 8
Envergure : 50.48 m
Longueur : 47.20 m
Hauteur : 14.10 m
Surface alaire : nc
Poids à vide : nc
Poids maxi au décollage : 160 000 kg
Moteur : Quatre turboréacteurs Mikouline AM-3D
Puissance : 9 500 kgp unitaire
Vitesse maxi : 1 000 km/h à 11 000 m
Vitesse de croisière : nc
Vitesse ascensionnelle : nc
Plafond : 13 700 m
Autonomie : 10 700 km
Armement : Dix canons NR-23 de 23 mm et 9 000 kg de bombes

Le projet "Lightning" remonte à 1947, quand un contrat fut signé entre la RAF et English Electric pour l'étude d'un avion supersonique expérimental. Le P-1 vole le 3 août 1954, propulsé simplement par 2 réacteurs Sapphire, et devient ainsi le premier Jet à atteindre Mach 1 sans postcombustion.

Après une révision complète de sa conception, le P-1B vole en 1957, équipé d'un radar Ferranti Airpass et de 2 réacteurs Avon de 7 Tp chacun avec postcombustion qui lui permettent d'atteindre Mach 2 le 25 novembre 1958. Le premier des 20 F-1 de présérie est livré en décembre 1959, et la RAF dispose enfin d'un intercepteur tout-temps capable de détruire grâce à ses missiles Firestreak tout avion menaçant le Royaume-Uni. Le "Lightning" remplace progressivement le "Hunter" à partir de 1960.

Le "Lightning" dans sa version F-3 (1964) resta en service jusqu'en décembre 1987 dans 7 squadrons de la RAF.

339 exemplaires furent construits, dont quelques-uns équipèrent les forces aériennes de l'Arabie Saoudite et du Koweït. Malgré ses défauts (radar peu efficace, manque d'autonomie), le "Lightning" était un chasseur redoutable en combat aérien, il excellait en combat tournoyant et, équipé de ses missiles air-air Firestreak ou Red Top, pouvait grimper très vite à 15000 m pour intercepter tout agresseur.

Caractéristiques : (English Electric Lightning F6)

Nationalité : Anglaise
Constructeur : English Electric
Date du premier vol : 3 août 1954
Date de mise en service : décembre 1959
Date de retrait : 1988
Nombre d'exemplaire : 337
Rôle : Intercepteur
Equipage : 1
Envergure : 10.62 m
Longueur : 16.84 m
Hauteur : 5.97 m
Surface alaire : 44.10 m²
Poids à vide : 12 720 kg
Poids maxi au décollage : 18 900 kg
Moteur : Deux Rolls-Royce Avon 301R
Puissance : 58.86 kN sans PC et 72.77 kN avec PC
Vitesse maxi : 2 415 km/h
Vitesse ascensionnelle : 260 m/s
Charge alaire : 429 kg/m²
Plafond : 18 000 m
Autonomie : 1 300 km
Armement : Deux canons ADEN de 30 mm et deux missiles Hawker Siddeley Red Top 

  Le Viggen a volé pour la première fois le 8 février 1967, et la version AJ-37 est entrée en service quatre ans plus tard, soit courant l'année 1971. Il s'agit d'une version d'attaque, dont l'interception constitue la mission secondaire. Le AJ-37 a été produit à 110 exemplaires, mais trois autres versions ont été construites parallèlement, en conformité avec la politique suédoise qui consiste à adapter une même cellule à la plus large gamme possible d'utilisations. Ainsi, le SH-37 - de patrouille maritime - a été construit à 26 exemplaires, tout comme le SF-37 de reconnaissance photographique et, pour finir, 18 biplaces d'entraînement SK-37 ont également vu le jour. Tous ces appareils sont aptes à effectuer des missions d'attaque, en utilisant un armement semblable à celui du AJ-37, d'où la polyvalence totale de cet appareil quelque soit le type de mission.

Les différentes versions du Viggen :